THE MAKING OF

Je n’ai pas le culot de parler pour les autres mais… Comment ai-je eu l’idée de l’histoire au cœur du roman « Si tu t’en vas » ? Rien n’est linéaire, et cela m’a pris du temps d’assembler les morceaux. Il y avait l’histoire de ce jeune homme, Jacques. Inspiré par l’adolescence de mon père qui a vécu à Oran jusqu’à l’âge de 16 ans. Au départ, j’avais construit une histoire autour de lui, à Oran, découvrant l’amour, la trahison, tombant amoureux d’une jeune métropolitaine. Il quittait alors sa vil…

Donc, je rencontre mon amie A. la courageuse qui, depuis des années, cherche où sont enterrés ses parents et la cause de leur mort. A. qui me raconte son histoire poignante. Et voici que des images me traversent, des corrélations se font, imaginaires mais qui me semblent bientôt bien réelles. Quelle force faut-il à mon amie pour poursuivre sa recherche inlassablement alors qu’on lui claque la porte au nez, alors que tout ce qu’elle demande c’est de pouvoir ramener ses parents pour les enterrer d…

  Mais  « Si tu t’en vas… » n’est pas l’histoire d’A et de ses parents tout comme elle n’est pas l’histoire de mon père. C’est là que la « magie » de l’écrit opère : tout se mélange et s’orchestre comme par miracle. L’histoire de mon père et l’histoire d’A. n’ont rien à voir. Mon père est né et a vécu à Oran avant de venir en France. Son père, issu d’une famille riche, a divorcé pour se remarier avec la mère de mon père (vous me suivez ?).  A. est née et à vécu avec ses parents en Afrique de …

La chantilly prend   Dans ma tête, petit à petit les éléments se rangent. Il y aura un jeune homme pauvre qui vit à Oran et qui n’a pas connu ses parents. Il y aura la bande de copains d'origines différentes, qui se soutiennent; la découverte du corps féminin; un ami arabe qui prend conscience des injustices dont les siens sont victimes. Il y aura l’ambiance en Algérie à l’aube de la guerre, cette insouciance et l’illusion d’une vie partagée et conviviale entre arabes et pieds-noirs. …

Une autre histoire émerge Rappelez-vous, les éléments de mon histoire se mettent en place.... Évidemment, je n’en dirai pas beaucoup plus. Mais le fil se déroule, les événements s’enchainent, mon personnage principal, Jacques prend son envol et m’entraine dans des endroits et des situations auxquels je n’avais pas pensé. Il vit sa vie et plus question que le roman se passe en France, plus question d’un opportuniste, ambitieux. C’est une autre histoire qui se construit et qui m’emporte. Par…

Comment j'écris? Sur un cahier et au stylo plume, je jette le premier jet. Auparavant, j’ai pris des notes, beaucoup de notes dans tous les sens, sur plein de carnets, tout est éparpillé, perdu, retrouvé, avec de vaines tentatives de classement. J’ai aussi effectué une sorte de plan que je ne suivrai pas mais qui me rassure. J’ai dressé le portrait de mes personnages et même un arbre généalogique. J’ai trouvé des noms et une fois qu’ils sont là, je n’arrive plus à en changer. Puis il y a ce p…

Un jour, l’histoire est finie. Un jour, mais au bout de plusieurs mois de constance chaque jour ou presque. Pendant cette période, si je n’écris pas, je deviens nerveuse, grognon, parfois sans me rendre compte que c’est l’écriture qui me manque. Parfois aussi je n’écris pas, car le temps passe si vite que cette journée je veux en profiter, la sentir passer lentement, m’ennuyer même. Mais le lendemain je fonce à ma table et j’avance. Rarement un éclair me prend et tourbillonne, donnant au premier…

Chacun a ses lubies d'écriture. J'écris le matin. Grâce à mon pouvoir de concentration, peu importe le lieu : chez moi dans mon lit (comme Proust, si, si, j'ose... Je le dis avec déférence pour ce génie), à mon bureau porte fermée, dans le métro, dans un café, quand ils sont ouverts, dans un jardin... Et voilà, le premier jet s’étale sur deux, trois cahiers. Si possible des cahiers à lignes provenant de tous les pays où je suis allée, et, si possible, j’écris avec un stylo-plume à la plume qui f…